C'est à partir de 1963 (Vine et Matthews[1]), principalement grâce au paléomagnétisme que l'on comprît le mécanisme à l'origine de la tectonique des plaques pressenti un demi-siècle plus tôt en 1912 par Alfred Wegener à partir de la distribution des paléoflores et des paléofaunes et de la répartition des lithologies sur les différents continents actuels. Wegener en conclut que les continents actuels étaient pour la plupart rassemblés ou emboîtés et formaient à la fin du Permien[2] une seule terre ou un supercontinent qu'il appela la Pangée. Faute de mécanisme convaincant pour expliquer cette situation, peu de géologues adoptèrent la théorie de Wegener et les géologues restèrent fixistes (les continents n'ont jamais bougé) dans leur grande majorité. Il est à noter que la correspondance des formes de côtes entre l'Afrique et l'Amérique du Sud avait déjà été constatée par Francis Bacon en 1620 sans qu'il ne formulât d'hypothèse quant à cette observation [3]. Il fallut encore plus de temps aux géologues et géophysiciens pour s'apercevoir que ce supercontinent, la Pangée, n'était pas une exception dans l'histoire de la Terre, et que plusieurs pangées se sont succédées depuis un peu plus de 2,5 milliards d'années (Ga) suivant un cycle d'environ 300 à 500 millions d'années (Ma). Ce cycle nommé cycle de Wilson[4], ou encore cycle des supercontinents, est le plus long cycle à l'échelle géologique qui fédère un nombre impressionnant de processus opérant à différentes échelles spatio-temporelles : ouverture des rides médio-océaniques, localisation des bassins sédimentaires y compris ceux contenant du pétrole, distribution des minéralisations, variation du niveau marin, évolution des compositions isotopiques du strontium, du soufre…, répartition et diversification des organismes (trilobites, dinosaures, algues…) suivant que leurs populations seront isolées ou au contraire mélangées …
Voir également : La Tectonique des Plaques : une révolution dans les sciences de la Terre