by Yannick Colleu, 17 janvier 2020 in ScienceClimatEnergie
Les feux de brousse en Australie font la une des journaux écrits et audiovisuels. Ces annonces sont reprises par les réseaux sociaux.
La vérité médiatique est maintenant bien établie, ces feux sont l’œuvre du dérèglement climatique. Ces catastrophes humaine et écologique présagent, selon les réseaux dits sociaux, la fin du Monde annoncée par les « experts » du GIEC.A ma connaissance pas un seul journaliste ne semble s’être penché sur le sujet. Du moins aucune autre conclusion, quant aux causes de cette catastrophe, n’a été, à ma connaissance, publiée sinon pour pointer le changement climatique comme seul et unique coupable.
Pourtant la réponse est moins évidente.
Il est de notoriété publique que l’Australie est un pays coutumier des sécheresses et des températures extrêmes. En outre c’est un pays quasi désertique de 7,7 millions de km² peuplé d’à peine 25 millions d’habitants principalement implantés dans les grandes villes de la côte Est et dans la principale métropole de l’Ouest.
Après les gigantesques feux de brousse de janvier à mars 1961 en Australie occidentale les réflexions sur les actions de prévention conduisaient à préconiser l’usage de feux déclenchés/contrôlés pour maîtriser la végétation à l’approche de la saison sèche. Cette technique permet en effet de créer des coupe-feux et de limiter la matière inflammable qui nourrit les brasiers.
Cette politique préventive a longtemps porté ses fruits, réduisant considérablement les incendies et surtout leur propagation. Néanmoins les chantres de la lutte contre le réchauffement et le CO2 ont poussé le gouvernement australien à changer de politique il y a une dizaine d’années (par exemple ici et ici).
La politique actuelle ne privilégie plus l’anticipation du risque d’incendie mais préconise de laisser les incendies se propager et de ne défendre autant faire se peut que les habitations et les vies humaines.
De fait la végétation n’est plus façonnée par l’homme pour limiter les risques de propagation et celle-ci offre dès lors un combustible abondant au moindre foyer qui se développe.Le graphique ci-dessous fournit par l’association Bushfire Front Inc (BFF) de l’État d’Australie occidentale révèle l’impact que cet abandon d’une politique de prévention sur les feux de brousse sur la période 1950-2017.
En vert : surface de feux déclenchés.
En rouge : surface de feux de brousse
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