by Jean-Pierre Schaeken, 10mai 2019 in ScienceClimateEnergie
Dans un contexte de remise en question des voitures à moteur thermique et de lobbying pour en interdire la vente, à brève échéance, on serait bien avisé avant de se précipiter dans un tel changement radical et brutal de paradigme, de s’interroger sur la pertinence de son urgence et, partant, sur une approche plus pragmatique tenant compte des réalités socio-économiques.
ll faut d’abord rappeler que la marché de la voiture est mondial et qu’il est de plus en plus conditionné par les politiques des pays émergents et en développement qui ont comme souci prioritaire d’assurer leur croissance économique et d’améliorer les conditions de vie et le confort de leur population. La voiture en fait partie !
Ces mêmes pays sont également fort préoccupés, à juste titre, par la pollution de leurs villes [1]. Or celle-ci provient nettement plus de la production de chaleur dans les secteurs industriels, des services et du logement, que de la circulation automobile.Ce n’est donc pas cette dernière qui, pour ces pays, est la cible prioritaire pour assainir l’air urbain, mais plutôt le mode et l’efficacité de génération de calories dans les secteurs précités.
D’ailleurs, le marché des voitures à moteur thermique, connaît une croissance soutenue dans le monde ces dernières années (en moyenne 3%/an). Sur les 98 millions de voitures neuves vendues en 2018, il n’y aurait qu’à peine plus d’un million de véhicules électriques (VE) [2] et très peu de véhicules à hydrogène. Alors que tous les fabricants investissent dans le développement des VE, la très grande majorité d’entre eux dont tous les européens et même Toyota qui y avait consacré des recherches approfondies, ont abandonné l’option hydrogène.
…