Le 20ème siècle a été anormalement chaud mais le 21èmesiècle revient à la normale (2/2)

by Jean Van Vliet, 22 août 2020 in ScienceClimatEnergie


Cet article fait suite à la première partie (1/2) publiée par SCE le 14 août 2020.

5. La longueur des cycles solaires

Le passage d’un cycle solaire au cycle suivant est défini en principe par le changement de signe du champ magnétique autour des taches solaires. Le moment de ce passage est difficile à déterminer dans le cas des cycles longs, parce qu’on peut avoir pendant plusieurs années cohabitation, dans le même hémisphère solaire, de taches solaires d’orientations magnétiques différentes. Ainsi, à l’heure d’écriture de cet article (juillet 2020), la fin du cycle solaire 24 se rapproche, mais les premières taches avec l’orientation magnétique du cycle 25 ont fait leur apparition dès 2019; si  le cycle 24 n’était pas terminé avant la fin de cette année, la transition du cycle 24 au cycle 25 serait étalée sur 3 années.

De manière à tirer profit de la richesse des données disponibles sur le site (ici)  la longueur des cycles solaires est déterminée comme suit: pour les cycles allant de 1700 à 1755, seules les moyennes annuelles du nombre de taches solaires sont disponibles et le début de cycle correspond à l’année suivant le minimum de cette moyenne. Pour les cycles allant de 1755 à nos jours, la longueur est déterminée en utilisant les moyennes mensuelles: le début de cycle correspond au mois à partir duquel s’amorce la montée du nombre de taches. Cette méthode diffère de celle utilisée par Friis-Christensen et Lassen [29] et Butler et Johnston [30] qui ont travaillé par interpolation au départ des valeurs mensuelles lissées sur 13 mois.

Comme nous allons le voir, la longueur des cycles solaires varie de 9 ans minimum (cycles 2, 3 et 8) à 14 ans (cycle 4 marquant le début du Minimum de Dalton et la Révolution française). La Figure 5 fournit les longueurs des 29 cycles solaires observés depuis le début du 18ème siècle, chaque valeur étant positionnée au milieu du cycle correspondant.  La figure suggère que la dispersion des cycles solaires va diminuant du 18ème au 20èmesiècle: de manière à préciser cette impression, on calcule dans le tableau suivant, pour chacun des siècles considérés, les longueurs moyennes des cycles solaires (en années) et leurs déviations standard.

Figure 5 : Longueur des 29 cycles solaires observés du 18ème au 21ème siècle.

Le résultat le plus frappant de ce tableau est que les cycles solaires du  20ème siècle sont en moyenne un an plus courts que ceux du 19ème siècle, la tendance s’inversant avec les 2 premiers cycles du 21ème siècle. En appliquant la corrélation de Butler et Johnston [24], ceci rendrait le 20ème siècle plus chaud de 0,5°C en moyenne que le 19ème siècle.