by ScienceClimatEnergie, 10 août 2021
En ce lundi 9 août 2021, le dernier rapport du groupe I du GIEC, l’AR6, est enfin disponible sur le site internet de l’organisation internationale (ici). Il s’intitule : « Climate Change 2021: the Physical Science Basis » et est, bien entendu, hyper alarmiste, du moins dans son résumé pour décideurs (SPM). Ne manquez pas de lire la présentation de ce nouveau rapport par le GIEC lui-même.
L’arrivée de ce nouveau bébé a été célébrée en grande pompe par tous les médias, comme par exemple le site alarmiste RTL-info, qui a réussi à publier 8 articles différents sur le sujet en une seule journée[1]. Ces articles comprennent bien entendu une interview de J.P. Van Yperseleet de Greta Thunberg. L’alarmisme climatique ferait-il grimper les recettes publicitaires?
Ce nouveau rapport AR6 sera bien entendu analysé en détail par l’équipe SCE et nous ne manquerons pas de vous faire part de nos observations. Nous vous proposons déjà deux remarques importantes.
Remarque 1.
Le nouveau rapport du GIEC (AR6) fait 3949 pages (et la majorité des figures ne sont pas encore disponibles). Si vous lisez 10 à 11 pages par jour vous mettrez exactement un an pour le finir. Il faut bien entendu avoir une certaine base scientifique et savoir lire l’anglais sinon vous aurez beaucoup de mal à comprendre quoi que ce soit… Qui va donc lire ce rapport dans son entièreté? Très peu de monde, et certainement pas les décideurs qui n’ont généralement pas le temps. Un résumé de 41 pages (le SPM) leur est donc destiné. Toutes les nuances et les incertitudes du rapport de 3949 pages seront donc gommées dans le résumé de 41 pages, comme nous vous l’avions démontré pour l’AR5 (ici).
Remarque 2.
Malgré ses 14 000 références, ce nouveau rapport du GIEC est incomplet et ne mentionne pas les publications que nous pourrions qualifier de gênantes. Voici un exemple : le 21 août 2020, il y a presque un an, paraissait dans le journal Science un article de Corrick et collaborateurs[2] concernant les évènements de Dansgaard-Oeschger (DO). Cet article, non cité par l’AR6 (comme le montre une recherche informatique rapide par mot-clé), démontre que les évènements DO se sont déroulés sur la planète entière, et qu’il ne s’agit pas d’évènements confinés à certaines zones comme les alarmistes du CO2 tendent à vous le faire croire.
Si vous ne vous souvenez pas ce que sont les évènements DO, sachez qu’il s’agit de périodes de réchauffement extrême avec des hausses de plus de 8°C en 40-50 ans. Cela vous paraît peu? Notez qu’actuellement, l’évolution de la température est de +0,14°C/décade depuis janvier 1979, soit 0,01°C/an. La hausse actuelle est donc de +0.7°C en 50 ansce qui est plus de 10 fois plus faible qu’un évènement de DO !
Pour plus de détails concernant les évènements DO consultez notre article publié en janvier 2020. Au moins une dizaine de ces évènements DO se sont produits au cours de la période Glaciaire du Paléolithique, avec un taux de CO2 atmosphérique peu élevé (190 à 220 ppm). Ces événements de réchauffement (au nombre de 25 si l’on remonte jusqu’à 115 ka) ne peuvent bien évidemment pas être causés par l’être humain car à l’époque nous étions en présence d’hommes des cavernes! En effet, l’espèce Homo sapiens existait déjà sur Terre car elle est apparue il y a environ 300 000 ans (Hublin et al. 2017).
En d’autres mots, si les évènements de DO étaient possibles dans le passé, pourquoi ne le seraient-il plus aujourd’hui avec des réchauffements beaucoup plus modestes? Les évènements DO nous démontrent que la nature n’a pas besoin de l’homme pour réchauffer ou refroidir la planète. Le réchauffement actuel peut simplement résulter d’une modification de la circulation thermohaline. Pour d’autres possibilités voir ici. Rappelons encore le grand principe de l’uniformitarisme, formulé par le géologue James Hutton : les processus qui se sont exercés dans le passé lointain s’exercent encore de nos jours. En d’autres mots, « The present is the key to the past. »
Conclusion
Ne cédez pas à la propagande du GIEC et rappelez-vous qu’il y a quatre faits indiscutables concernant le taux atmosphérique de CO2. Non, empêcher l’être humain d’émettre du CO2 ne changera ni la température du globe ni la force des vents. La propagande du GIEC ne doit pas passer ! Il est évident qu’une ‘machine à faire peur’ est (re)lancée et que celles et ceux qui la propagent le font en dehors de toute connaissance de cause. Que savent-elles/ils des événements DO et de bien d’autres données (cf. les nombreux Optima Climatiques maintes fois repris par SCE, les ilots de chaleur, la notion même de ‘température moyenne globale’, etc.). Le sensationnel ne peut en aucun cas se substituer au rationnel. Force est de constater que le premier prend le pas grâce aux médias et à l’absence de réflexion scientifique digne de ce nom.
Nous ne sommes heureusement pas les seuls dans le monde francophone à nous insurger contre cette dérive qui peut être qualifiée d’hystérie climatique (voir ici). L’urgence climatique sans cesse annoncée, sans cesse ‘reportée’, finira-t-elle par se révéler, au vu des événements du passé de la Terre, comme une exagération extrême liée au ‘bouton CO2’ dont le rôle est plus que minime?
Références
Corrick EC, Drysdale RN, Hellstrom JC, Capron E, Rasmussen SO, Zhang X, Fleitmann D, Couchoud I, Wolff E (2020) Synchronous timing of abrupt climate changes during the last glacial period. Science. 2020 Aug 21;369(6506):963-969. doi: 10.1126/science.aay5538.
Hublin JJ, Ben-Ncer A, Bailey SE, Freidline SE, Neubauer S, Skinner MM, Bergmann I, Le Cabec A, Benazzi S, Harvati K, Gunz P (2017) New fossils from Jebel Irhoud, Morocco and the pan-African origin of Homo sapiens. Nature 546:289-292.