Fermeture ou prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires : quelles conséquences économiques et environnementales ?

by Prof.  Ernest Mund, 25 juin 2019 in ScienceClimatEnergie


A la façon dont vont les choses il paraît de plus en plus certain que la Belgique mettra la clé sous le paillasson de son parc de centrales nucléaires en 2025, conformément à la décision de la loi Deleuze votée en 2003. Cet abandon très néfaste est la conséquence du manque de discernement de la part des Autorités politiques au pouvoir face à l’hostilité irréductible du mouvement écologiste à l’égard du nucléaire.

Que cet abandon soit très néfaste est argumenté avec énormément de détails dans un rapport récent de l’IEA (Agence Internationale de l’Energie) dont plusieurs éléments chiffrés sont utilisés dans cette note [1]. Ce rapport analyse avec grande acuité le déclin du nucléaire en service, conçu au cours des années 70. A cette époque le système électrique était centralisé avec une intégration verticale de ses différentes composantes et le prix de l’électricité était le reflet des coûts, indépendamment de toute considération relative à une logique de marché. La taille des installations visait à la réduction des coûts par effet d’échelle. Ce nucléaire (de Génération-II et -III) est devenu totalement inadapté au système décentralisé actuel, alimenté pour une part rapidement croissante en sources d’énergie renouvelable intermittentes (EnRI, éolien et solaire) avec un prix de l’électricité relevant d’un marché, institué dans le courant des années 90.